Le site d’Eynan-Mallaha (Aïn Mallaha), en Galilée (Israël), a été occupé entre 12 500 et 9 700 avant notre ère. C’est un site préhistorique d’exception par le témoignage qu’il nous livre du plus ancien basculement des sociétés humaines du nomadisme vers la sédentarité, à la veille de l’invention de l’agriculture et de l’élevage. Son exploration permet de s’interroger sur le processus de sédentarisation et sur les mécanismes qui ont menés, dans le contexte proche oriental, à la naissance des sociétés agraires dont nous sommes les héritiers. Les communautés natoufiennes (de la vallée éponyme Wadi en-Natuf, en Palestine, où fut découvert le premier site de cette culture en 1928 par Dorothy Garrod), communautés de chasseurs-cueilleurs, sont à l’origine de ce changement radical de mode de vie. Des recherches franco-israéliennes ont été menées à Eynan-Mallaha depuis 1955, en partenariat avec le CRFJ.

Historique
Entre 1955 et 1961, l’archéologue français Jean Perrot (CNRS) mit au jour les toutes premières maisons natoufiennes à Mallaha. Ce sont d’imposantes structures circulaires ou semi-circulaires, semi-enterrées, à parement de pierres, couvertes d’une toiture qui repose sur des poteaux massifs dont il reste les calages. Ces maisons sont associées à de très nombreuses sépultures. Sur la base de ces découvertes, Jean Perrot défendit l’idée de la sédentarité des chasseurs-cueilleurs natoufiens préalablement à la domestication des plantes et des animaux, bouleversant ainsi la chronologie du processus de néolithisation tel qu’elle était envisagée auparavant. Lors d’une reprise des fouilles, de 1971 à 1976, c’est la succession stratigraphique de ces maisons régulièrement reconstruites puis leur aménagement intérieur qui firent l’objet de la plus grande attention sous la direction de Jean Perrot et Monique Chevallier (CNRS), puis de François Valla (CNRS). Ce dernier mit en place une fouille minutieuse adaptée à l’approche palethnologique à laquelle il avait été formé par André Leroi-Gourhan. De 1996 à 2005, les opérations de terrain reprirent sous la codirection de François Valla (CNRS) et Hamoudi Khalaily (Israel Antiquities Authority). Ces fouilles permirent de documenter la dernière phase d’occupation du site qui précède immédiatement la période néolithique, à la veille de laquelle le site est abandonné. Cette phase finale du Natoufien, cruciale pour comprendre le basculement d’économie, est très mal connue par ailleurs, car beaucoup de sites natoufiens sont abandonnés dès le Natoufien récent. Ainsi, Eynan-Mallaha, occupé pendant près de 2500 ans, est un site privilégié pour appréhender le processus de sédentarisation dans sa longue durée à travers différents domaines que sont l’architecture, l’occupation du sol, l’exploitation du territoire et de ses ressources, les productions techniques et symboliques, les comportements funéraires. La qualité des archives disponibles (fonds J. Perrot et F. Valla), conservées à la MSH Mondes de Nanterre, permettent une relecture du site toujours renouvelée au fil du débat scientifique.

Les programmes en cours
Deux programmes sont en cours actuellement sur le site.
1. La publication monographique, en 3 volumes, des fouilles 1996-2005 menées sous la direction de François Valla et Hamoudi Khalaily. La direction de cette publication a été confiée à José-Miguel Tejero (CSIC) qui a reçu le soutien financier du Programme White-Levy de l’université d’Harvard (Etats-Unis).
Quatre Rapports préliminaires avaient été publiés dans le https://www.jstor.org/journal/mitekufathaeven?decade=2000: 1998 (vol. 28), 2001 (vol. 31), 2004 (vol. 34), 2007 (vol. 37).
2. La reprise des fouilles en 2022 sous la direction de Fanny Bocquentin (CNRS) et Lior Weissbrod (IAA).
Après quinze années d’interruption, une première saison exploratoire a eu lieu du 27 juin au 22 juillet 2022. Elle a permis de faire l’état des lieux du site fouillé depuis 1955, de préparer un projet de mise en valeur des structures encore en place et de sonder de nouveaux secteurs de fouille pour les années à venir. En 2023, une deuxième campagne a eu lieu du 25 juin au 16 juillet. Ces deux opérations ont été financées par la fondation ARPAMED, la Irene Levi Sala Care Archaeological Foundation, l’UMR 8068 Temps et le CRFJ, et ont reçu le soutien technique et logistique de l’Israel Antiquities Authority. Depuis 2023, les fouilles à Eynan-Mallaha bénéficient d’un soutien financier de la Commission des fouilles du ministère français des Affaires étrangères et européennes.
Trois zones de fouilles et une zone d’exploration du bâti ont été investies. Ce dernier secteur concerne un emboitement de plusieurs murs (62-51-131) semi-circulaires parmi les plus massifs des constructions natoufiennes connues dans tout le Proche-Orient. Ces murs ont été dégagés dans les années 1970 et sont toujours in situ. À ce titre, le secteur fait l’objet d’un projet au long cours de restauration et de valorisation auprès du grand public, projet en cours d’élaboration avec la direction des Antiquités israéliennes, qui souhaite intégrer Eynan-Mallaha à un parcours touristique. Le travail d’archéologie du bâti mené sur le secteur 62-51-131 est dorénavant soutenu par un contrat doctoral financé par l’INSHS et mené par Niels Fourchet en partenariat avec le CRFJ/AMU/TEMPS. L’étude spatiale des vestiges trouvés dans ce secteur lors des fouilles des années 1970 fait quant à elle l’objet d’un contrat post-doctoral DIM-PAMIR mené par Elisa Caron-Laviolette à l’UMR 8068 TEMPS (https://www.pamir.fr/projets-soutenus/dom-nat/). L’objectif de ces 2 projets est de mieux comprendre l’aménagement des maisons, l’organisation et le rythme des activités qui s’y déroulaient, leur durée de vie, et de suivre ainsi pas à pas le processus de sédentarisation en cours.
Les 3 zones de fouille ouvertes en 2023 se sont révélées bien ciblées et les résultats de ces 3 semaines de fouille extrêmement encourageants. Nous avons fouillé des niveaux archéologiques bien en place, ce qui a facilité la lecture stratigraphique et la stratégie de progression des décapages. Le secteur sud, dont l’exploration avait débuté en 2022, a été agrandi et couvre à présent une surface de 48 m². À l’échelle du Natoufien, cela représente une fenêtre d’exploration de bonne dimension. Notre objectif à moyen terme est ici à dominante stratigraphique : mieux identifier les différentes couches et niveaux d’occupation, les dater et tenter de reconstituer, de la surface à la base, la dynamique de formation, de transformation et d’abandon du site. Une partie de la campagne a été occupée à vidanger la couche supérieure, une argile rouge compacte, épaisse de 20 à 30 cm, très pauvre en matériel archéologique et contenant quelques intrusions modernes. Juste en-dessous se trouvait le niveau natoufien au sommet érodé. Toutefois, dès à présent, le secteur apparaît tout à fait spécifique : il rassemble un grand nombre de sépultures (dont 1 fouillée en 2022, 4 en 2023 et 4 en attente), plusieurs installations de dalles et a livré de nombreuses perles et pendeloques ainsi que 6 galets gravés. Ces catégories d’objet sont rares et leur concentration dans ce secteur augure d’une aire d’activités peu banales, probablement collectives. Le lien de contemporanéité entre 3 des sépultures fouillées et le dallage renvoie à la sphère funéraire.
Les deux autres secteurs ont été ouverts à la suite de sections laissées par l’équipe de J. Perrot à la fin des années 1960. Deux segments de murs circulaires y avaient été laissés en place et déjà nommés : abris 70 et 121. Notre objectif est ici d’exposer entièrement ces 2 maisons qui appartiennent a priori au Natoufien récent, une phase très mal connue et jamais datée de l’occupation d’Eynan-Mallaha. Le secteur adjacent à l’abri 70 a été ouvert depuis la surface sur 9 m². Nous avons dégagé le niveau du Natoufien final et découvert une sépulture collective regroupant un minimum de 4 individus. L’un d’eux, complet, probablement le dernier à avoir été introduit dans la fosse sépulcrale, a été prélevé. Les autres ont été laissés in situ pour être fouillés en 2024. À la marge de cette sépulture, nous pensons avoir atteint la couche du Natoufien récent et le sommet de l’abri 70 se devine déjà, alors qu’il était attendu plus bas. À contre pente, cette partie de l’abri semble ainsi préservée sur une élévation bien plus importante que la partie nord dégagée par J. Perrot.
La zone adjacente à l’abri 121, situé au nord du site, avait déjà été en partie fouillée anciennement. Il nous a fallu quelques jours pour retrouver avec certitude le niveau d’arrêt de fouille. Puis nous avons dégagé plusieurs fonds de fosses du Natoufien final avant d’arriver sans ambiguïté possible au Natoufien récent. Le sommet de la structure 121 identifié en fin de campagne est venu confirmer la présence d’un large abri à cet endroit, promesse de très belles découvertes à venir.
Nous avons été soutenus par une équipe très efficace avec des étudiants motivés dont plusieurs ayant été formés à l’anthropologie funéraire ont pu prêter main-forte à la fouille des nombreuses sépultures. Une très grande attention a été donnée à la collecte des restes végétaux, d’ordinaire déficitaires sur tous les sites natoufiens. Le traitement de tous les sédiments par flottation, grâce à une machine montée sur place, a permis de collecter un premier corpus de graines et de charbons parfaitement contextualisés. Plusieurs d’entre eux seront datés par C14 cet automne. Le niveau atteint en fin de saison dans le secteur sud montre des traces d’incendie, les premières de ce type à Eynan-Mallaha à notre connaissance. Les incendies sont des contextes extrêmement favorables à la conservation des restes végétaux que l’on espère trouver en quantité l’an prochain.
Les quatre secteurs explorés ouvrent des perspectives de recherche particulièrement originales et notre équipe de spécialistes a choisi de mettre l’accent sur des sujets beaucoup débattus mais peu étudiés en profondeur : l’exploitation et la conservation des ressources végétales ; les techniques architecturales ; la structuration des espaces domestiques ; la relation entre vivants et morts ; les chaînes de production. En parallèle, l’équipe est très investie dans la mise en valeur des archives de fouille et procède à une enquête sur la construction des savoirs depuis le début de la fouille jusqu’à nos jours.
Enfin, la saison 2023 a été marquée par une très forte inclinaison du projet vers la valorisation tout public du site. Trois panneaux d’exposition ont été réalisés et disposés sur le site afin d’expliquer le processus de néolithisation, la place d’Eynan-Mallaha dans ce processus, l’historique des fouilles et les découvertes majeures. Ces panneaux sont écrits en 4 langues (anglais, français, hébreu, arabe) et illustrés de photos d’archives et de reconstitutions d’une artiste financée grâce à un soutien spécifique que nous avons reçu de l’ambassade de France à Tel Aviv. Nous avons également accueilli une classe de 6ème du collège Marc Chagall de Tel Aviv, visite pour laquelle nous avions préparé trois ateliers (fouille, tamisage et tri du matériel).

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