Séminaire animé par Sylvaine Bulle (Université de Paris) et Yann Scioldo-Zurcher (CNRS, CRH-EHESS). Les tensions politiques, sociales et idéologiques qui entourent l’État d’Israël favorisent souvent un usage politique des sciences sociales, au détriment des règles élémentaires qui entourent le « métier de chercheur ». Comment penser les savoirs scientifiques, et leurs constructions, dans des cadres qui alimentent le plus souvent un conflit entre « sionisme » et « antisionisme », « post-sionisme » et « néo sionisme » dans lequel les militances et les idéologies effacent une réflexion sur les processus historiques et sociaux qui concourent à l’organisation de l’État et des sociétés israéliennes ? Quelles sont les réelles places faites à l’étude des archives, des enquêtes de terrain et d’un corpus théorique dans une production intellectuelle pléthorique ? Comment penser les groupes multiples de la société israélienne, ses conflits et leurs conséquences ? Comment étudier les rapports des populations en lien avec la construction et la stabilisation de l’État, tels qu’ils ont été alimentés tout au long des XXe et XIXe siècles ? Ce séminaire exploratoire propose de réfléchir à la fois les historiographies française, israélienne et américaine et les épistémologies qui permettent de dresser des savoirs sur les populations israéliennes, les classes sociales et les administrations qui les encadrent. Cette première année sera en partie consacrée à l’étude de la construction d’une politique publique d’immigration, de la fin du XIXe siècle à nos jours. Des séances seront réservées à des travaux de chercheurs et d’étudiants en cours de réalisation.