MeyersonParu le 26/10/2016 dans la collection Bibliothèques d’Étude juives, numéro 59, de Bernadette Bensaude-Vincent et Eva Telkes-Klein.

Aux marges du système universitaire, Émile Meyerson (1859- 1933) bâtit une oeuvre de philosophie des sciences en autodidacte. Il est reconnu comme le « père de l’épistémologie » dès son premier livre Identité et réalité (1908) et conquiert une réputation internationale. Mais philosophe n’est que l’une des multiples identités de ce Juif polonais installé à Paris en 1882. Pendant un demi-siècle, employé à la Jewish Colonization Association, il se trouve mêlé à quelques événements historiques marquants comme l’Affaire Dreyfus, la révolution et l’effondrement de l’Empire russe, la Déclaration Balfour, la disparition des Empires ottoman, allemand et austro-hongrois. Ces bouleversements et l’émergence du mouvement sioniste nécessitent la réorganisation de la vie des Juifs dans les nouveaux cadres de l’Europe et l’installation de structures d’accueil pour ceux qui s’installent en Palestine. Cette biographie, la première, coécrite par une philosophe, Bernadette Bensaude-Vincent, et une historienne, Eva Telkes-Klein, offre de nouveaux éclairages sur les milieux juifs intellectuels parisiens et sur la tradition française d’épistémologie. Les auteurs ont déjà publié plusieurs ouvrages consacrés à Émile Meyerson.

Bernadette Bensaude-Vincent, professeur émérite de philosophie des sciences et des techniques à l’université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne. Ses thèmes de recherche sont l’histoire de l’épistémologie française, ainsi que l’histoire et la philosophie de la chimie et des technologies émergentes.

Eva Telkes-Klein, historienne des élites et des milieux universitaires des XIX. et XX. siècles, a collaboré aux dictionnaires prosopographiques avant de s’attacher à deux figures intellectuelles, Maurice Caullery et Émile Meyerson. Elle a longuement exploité le fonds d’archives de ce dernier. Toutes les traces qu’il a laissées lui permettent de suivre les multiples parcours de Meyerson dans les sphères parisiennes.