Qu’on soit historien, archéologue, sociologue, philologue ou épigraphiste, on a tous affaire à des « archives », au sens large — et parfois lâche — du terme : celles qu’on dépouille, celles qu’on gère, celles qu’on produit. L’objectif de ce séminaire est de croiser les approches et les questions autour d’un type de document qui constitue une source primaire pour les uns, une source secondaire pour les autres, en mettant particulièrement l’accent sur les enjeux méthodologiques de ce délicat “retour aux sources”. Avec quelles interrogations aborder ces collections ? Comment exploiter les archives d’administrations et d’institutions, comment traiter les fonds hétérogènes d’érudits ou de chercheurs ? Quelles archives génèrent nos disciplines ? Quelle vision — ou quelle illusion — produisent-elles, notamment en articulation avec les artefacts et autres traces matérielles qu’elles étudient ou documentent ? Comment les valoriser, les interconnecter et les rendre plus accessibles ? Nous tenterons de répondre à ces questions à partir de deux terrains très différents tant du point de vue des temporalités que des matériaux, en faisant le pari de leurs résonances et de la fertilité des échos qu’ils peuvent faire entendre : une enquête sur l’administration de l’asile et des réfugiés au milieu du 20e siècle à partir d’archives papier et de témoignages, et une autre sur les métallurgistes dans l’Orient du 12e siècle à partir de données archéologiques, physico-chimiques et ethnographiques.

 

14h00 – 15h00 :

o   Karen Akoka (CRFJ) : « Enquêter sur l’administration de l’asile et des réfugiés : remonter les traces, lire les profils, interpréter les activités »

 

15h00 – 16h00 :

o   Sylvain Bauvais (CRFJ) : « À la recherche des métallurgistes et de leurs techniques : enquête ethnoarchéologique et expérimentale dans l’Orient du 12e siècle »