Colloque GDRI/SAJ à Lausanne, les 12 et 13 juin 2017. Bâtiment Géopolis, salle 2121. Existe-t-il un lien entre les processus de démocratisation et le fait de redécouvrir les traces de communautés juives disparues ? Quel rôle la « découverte » d’une ancienne présence juive joue-t‑elle dans la reconstruction des mémoires nationales à la suite d’un changement politique majeur? On peut partir d’un constat : l’effondrement de l’Empire soviétique en 1989 a été l’occasion pour les Etats qui le composaient de la redécouverte des Juifs qui y avaient vécu avant la Shoah. En Pologne, en Lituanie, Lettonie, Estonie, en Hongrie, en République tchèque, en Ukraine, en Allemagne de l’Est intégrée à la République Allemande, les deux dernières décennies ont été l’occasion d’une réévaluation sans précédent de la place des communautés juives disparues, d’un travail colossal sur les traces matérielles laissées par cette histoire, d’une réappropriation de cette histoire dans des mémoires nationales exsangues après des décennies de dictature communiste. Les Juifs disparus sont devenus un enjeu de mémoire majeur, ils ont souvent constitué, ce qu’ils n’avaient jamais pu être de leur vivant, un objet majeur d’identification, du moins pour une partie des populations de ces pays. En savoir plus