Gravure sur bois de Johannes von Armssheim de 1483 (Soncino Blaetter, Berlin, 1929. B.M. Anslacher Collection, Jérusalem)

Conférence le mardi 28 février 2017 à 18h30, au CRFJ, par Eliezer Schilt. Le dialogue entre Juifs et chrétiens était-il possible trois ans après la Shoah ? En France, un cercle d’intellectuels juifs et chrétiens le crut et s’engagea dans un rapprochement émancipé des tutelles hiérarchiques religieuses. Après 1945, ils amorcèrent un examen de conscience sur les responsabilités chrétiennes dans la persistance de l’antisémitisme dont les sources remontaient aux préjugés issus d’un certain enseignement des Églises sur les Juifs et le judaïsme. À la tête de ce groupe pionnier, l’historien Jules Isaac allait impulser une ligne exigeante dans le rapprochement marqué par le tournant de 1948, année de la parution de son « livre de passion », Jésus et Israël, et de la création de l’Amitié judéo-chrétienne. À quel public ce « moment philosémite » s’adressa-t-il ? Sur quelles bases s’élabora ce renouveau du dialogue ? Avec quels partenaires ? Autant de questions que suscitèrent les initiatives des partisans de la « ligne Isaac » et que cette conférence tentera d’expliquer.

Eliezer Schilt a présenté une thèse doctorale à l’Université Ben Gourion de Béer Cheva sur les relations entre Juifs et chrétiens en France entre 1945 et 1960. Il a été allocataire d’une bourse CRFJ-Fondation Bettencourt en 2014.