Mercredi 6 janvier, à 19h

Stéphanie Courouble Share (Chercheuse associée, Université de Tel Aviv)

Le négationnisme : définition, chronologie. Comment est-il possible ? Comment réagir ?

Stéphanie Courouble Share a soutenu une thèse de doctorat en histoire contemporaine sur le thème : « Le négationnisme et son émergence dans l’espace public. Analyse comparative : France, Angleterre, Allemagne et États-Unis (1946-1981) ».Chercheuse associée à l’Institut Stephen Roth de l’Université de Tel-Aviv (spécialisé dans l’étude de l’antisémitisme contemporain et le racisme), elle vit en Israël depuis 2007.Dans cette conférence, Stéphanie Courouble Share tentera de définir le négationnisme, cette nouvelle idéologie de la seconde moitié duxxe siècle, antisémite et antisioniste, qui nie le génocide des Juifs. Elle expliquera son évolution depuis ses origines jusqu’à nos jours. Elle questionnera la possibilité même de son existence et posera des jalons sur les manières de réagir face à ce phénomène grandissant.

Mercredi 27 janvier, à 19h

Olivier Tourny (CNRS, CRFJ)

Le chant du judaïsme éthiopien d’un continent à l’autre

Chercheur au CNRS (CR1), affecté au CRFJ depuis le 1er avril 2008. Musicologue et ethnomusicologue, ses recherches portent sur les musiques rituelles et liturgiques en Israël, tout particulièrement sur les réalisations chantées des psaumes dans le judaïsme et le christianisme. À ce titre, il collabore régulièrement avec l’ensemble des chercheurs israéliens rattachés au Jewish Music Research Centre, de l’Université hébraïque de Jérusalem. En contact avec l’ensemble des communautés chrétiennes d’Israël, il participe au programme pluridisciplinaireContemporary Christian Communities in the Holy Land initié par l’Institut Van Leer et l’Université hébraïque de Jérusalem.

Mercredi 24 février, à 19h

Katell Berthelot (CNRS, CRFJ)

La malédiction de Cham

Mercredi 3 mars, à 19h

Jérôme Moreau (doctorant CRFJ)

Abraham entre Loi de Moïse et philosophie : enjeux et difficultés de l’exégèse de Philon d’Alexandrie

Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de lettres classiques, J. Moreau est en 4e année de doctorat. Sa thèse porte sur la figure d’Abraham dans l’exégèse de Philon d’Alexandrie. Il y confronte un traité synthétique, leDe Abrahamo, où Philon distingue clairement exégèse littérale et exégèse allégorique, avec les traités proprement allégoriques consacrés à Abraham, et enfin les Questions sur la Genèse, pour mettre en évidence les principaux traits de l’herméneutique de Philon, qui conjoint l’allégorie et une obéissance fidèle aux préceptes de la Loi.

Mercredi 10 mars , à 19h

Maxime Gouet-Kaplan (doctorant à l’institut Weizman)

L’eau et le développement durable en Israël : quel passé, quel présent, quel avenir ?

2005, 2006, 2008, 2009… 2010 ? Depuis plusieurs années, Israël connaît une série de sécheresses alors que la demande en eau n’a jamais été aussi élevée. Plus qu’un événement passager, le déficit chronique en eau demande un développement durable des ressources du pays. Développement durable, l’expression est à la mode, mais que désigne-t-elle vraiment ? Où se situe Israël dans ce domaine, historiquement, technologiquement, dans la vie de tous les jours ? Après des exemples pris dans différents domaines, la conférence se propose de répondre à ces questions dans une approche globale : examen du système de production, structure de la consommation, dimension environnementale du problème et moyens mis en œuvre à la pointe de la technologie pour répondre aux nouveaux défis du développement durable.

Mercredi 17 mars, à 19h

Marc Fumaroli (Professeur au Collège de France)

Chateaubriand et Jérusalem

Mercredi 14 avril, à 19h

Jean-François Gilmont (Membre de l’Académie royale de Belgique, Professeur émérite à l’Université catholique de Louvain)

La mauvaise foi de Calvin

L’expression qui est un tantinet provoquante vise une attitude qui consiste à mettre en avant dans diverses démarches es arguments étrangers à l’objectif poursuivi. Calvin recours volontiers à des motifs annexeset secondaires pour atteindre les buts qu’il s’est fixés. L’exposé présente une série de situations concrètes qui illustrent cette « mauvaise foi ».

Mercredi 28 avril, à 19h

Jonas Zianga (Post-doc, département de Sociologie, Université Ben Gurion)

Les Lemba d’Afrique du Sud. Paradigme de l’identité judéo-noire

Thème de l’année « Mémoires juives, mémoires noires »

Le débat autour de la question fondamentale , qui est Juif ?, concerne des aspects juridiques (halakhiques) et institutionnels : quels sont les critères objectifs qui permettent de circoncire l’identité juive ? La religion, l’appartenance ethnique, l’existence d’une culture et de traditions identiques, le partage d’une histoire et d’une langue commune comme dans le cas de nombreuses nations à l’époque moderne ?

Nous proposons de partager, au cours de cette séance, l’expérience de notre rencontre avec les Lemba –peuple judaïsant vivant en Afrique sub-saharienne- en joignant en même temps travail de terrain et concepts théoriques. Ce groupe ethnique, implanté au sud du Zimbabwe et au nord de l’Afrique du Sud (en pays Venda), se caractérise par la revendication d’une ascendance juive basée sur la tradition orale et renforcée récemment par un discours génétique. Nous verrons comment le discours occidental (missionnaire et colonial) et scientifique (génétique) ont contribué à cristalliser l(identité communautaire des Lemba et à les rendre célèbres sur la scène publique.

Mercredi 16 juin, à 19h

Maurice Dorès (Ethnologue, réalisateur)

Projection du film : Black Israel

Thème de l’année « Mémoires juives, mémoires noires »

Ce film propose des rencontres avec des Africains et des Noirs américains qui vivent au sein de monde juif. Ils sont juifs par origine ou par conversion. D’autres sont venus en Israël pour travailler ou étudier. A Dimona, une ville dans le désert du Neguev, deux à trois mille Noirs américains vivent sous lz loi de leur leader et messie, Ben Ami. Ils se nomment les « Hébreux israélites » et pratiquent des coutumes hébraïques. Aux Etats-Unis, des milliers de Juifs noirs forment des groupes distincts. D’autres ont rejoint des communités juives traditionnelles. Ces hommes et ces femmes affirment leur identité juive sans oublier leurs origines et leur culture. Chacun, à sa façon, exprime une judéïté noire qui trouve sa place dans la diversité du judaïsme.

Mercredi 8 juillet, à 19h

Christian Hoffmann (Professeur de psychopathologie clinique, vice-président CP-CEVU de Paris Diderot)

Adolescence, corps, violence et autorité

L’adolescence est le baromètre du social, ce qui veut dire qu’à travers ses productions subjectives, ses allures corporelles et ses souffrances, l’adolescent(e) nous renseigne sur l’état de notre lien social, et ceci bien avant que nous en prenions conscience. Nous évoquerone les pratiques adolescents actuelles, les usages du corps et du plaisir tout en parlant du rapport à la question de l’autorité, qui n’est pas à confondre avec le pouvoir.

Mercredi 27 octobre, à 19h

Paul Fenton (PU, en delegation au CRFJ)

La guéniza du Caire : l’histoire d’une découverte “archéologique” qui a révolutionné les etudes orientales

La découverte de la Guéniza du Caire est, avec les rouleaux de la Mer morte, la plus grande découverte « archéologique » juive du 20e siècle.

Selon la tradition juive, les textes sacrés qui ne sont plus aptes à l’usage doivent être déposés dans un lieu spécial – une « guéniza ». Ainsi dans l’ancienne synagogue du Caire, des manuscrits précieux se sont accumulés depuis plus de mille ans. Leur mise au jour à la fin du 19e siècle représente la plus importante découverte de manuscrits médiévaux orientaux de toutes les époques. Son contenu a révolutionné notre conception non seulement des études juives mais aussi de l’histoire socio-économique du Proche Orient et de l’histoire de la philosophie et de la science arabes.

La conférence, illustrée par une projection (PowerPoint) de documents très divers, présentera quelques-uns des trésors de cette collection exceptionnelle.

Mercredi 15 décembre, à 19h

Marius Schattner (Journaliste à l’AFP))

Israël, l’autre conflit : laïcs contre religieux

Le conflit entre laïcs et religieux en Israël touche au cœur de l’identité d’un État qui se veut à la fois « juif et démocratique ». Vieille de plus d’un siècle, cette opposition frontale est perçue en Israël comme une menace interne pour l’avenir de la société. Pour les uns, l’État est voué à sombrer dans l’intégrisme, ce qui ne peut que le conduire à sa perte. Pour les autres, Israël va perdre toute attache juive, donc sa raison d’être. Pourtant la société israélienne s’est construite à travers ce conflit et devrait continuer à le faire aussi longtemps qu’il ne dépasse pas certaines limites. Mais si les laïcs peuvent accepter que des ultraorthodoxes ferment des rues pour forcer au respect du repos sabbatique ou manifestent contre la tenue d’une gay pride dans la ville sainte de Jérusalem, il n’en va pas de même quand un ultranationaliste religieux assassine le Premier ministre Yitzhak Rabin, supposé avoir commis pire qu’une trahison, un sacrilège, puisqu’il était prêt à retirer Israël des territoires occupés. Plus généralement, qu’est-ce qui fait qu’un vivre ensemble entre laïcs et religieux, en Israël ou ailleurs, devient très difficile ? Ce livre questionne l’histoire de cette confrontation en insistant sur quelques temps forts : l’émergence du mouvement sioniste, la création de l’Etat en 1948, la montée du nationalisme religieux après 1967 et son déclin, illustré par le retrait de Gaza en 2005, dont l’auteur a été le témoin direct. Cet essai s’efforce en outre de démêler ce qui relève de la tradition religieuse au sens strict de ce qui témoigne de dérives nationalistes, et tente de comprendre pourquoi la religion juive, dans sa forme dominante en Israël, se prête à une telle alliance avec la droite nationaliste.